
Ministère de l’Education Nationale

Le lundi 13 janvier dernier, le ministère de l’Éducation nationale procédait, avec les acteurs de l’école, à la validation institutionnelle de la Nouvelle initiative pour la transformation humaniste de l’éducation (Nithe). Moment « historique » et « extrêmement important » selon le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, parce que cette validation consacre « la promotion des valeurs dans notre système éducatif ».
Toutefois, avec une jeunesse d’aujourd’hui en manque de repères, de valeurs, et un tissu social en déliquescence, le défi est presque une gageure. Mais pas insurmontable. Il faut juste une volonté politique affirmée. Il est heureux qu’il en soit ainsi avec les nouvelles autorités. L’initiative ne peut, cependant, réussir qu’à travers l’éducation. Et non par l’enseignement. Car, notre système, tout en gardant son nom d’éducation, fait plus de l’enseignement que de l’éducation. Or, sans une éducation appropriée, l’avenir du pays peut même être compromis. C’est dire que l’éducation ne doit pas se limiter seulement à l’acquisition de connaissances académiques. Elle doit également porter sur la transmission de valeurs, de normes sociales et de comportements responsables.
Négliger cette mission, c’est faire courir à la société des conséquences négatives. Il y a donc nécessité pour le pays de former les individus, non seulement pour leur bien-être personnel, mais aussi pour celui de la société dans son ensemble. Il faut juste rappeler que jadis, au Sénégal, l’école avait un rôle d’éducation et non uniquement d’enseignement comme de nos jours.
Elle cherchait à former des citoyens modèles à travers l’instruction civique, une formation qui prépare les élèves à leur rôle de citoyen en leur inculquant l’ensemble des connaissances qui ont trait à leurs droits, leurs devoirs et leur rôle dans la vie politique. En effet, l’instruction civique avait pour but d’éduquer des citoyens respectueux de la loi, de renforcer le nationalisme, c’est-à-dire aimer sa nation, ce « commun vouloir de vivre ensemble » pour paraphraser le poète-président Léopold Sédar Senghor. Cette nation qui ne se limite pas au seul territoire, peut exiger d’eux des services et sacrifices. Outre l’enseignement civique, l’école dispensait également l’enseignement moral qui porte sur des principes et valeurs nécessaires à la vie commune dans une société.

En réalité, une nation ne peut se construire sans des valeurs. Dans cette entreprise de formation du citoyen modèle, l’école n’hésitait pas à corriger l’élève, même physiquement. À l’époque, le maître était plus craint que le parent. L’école apprenait au jeune élève la ponctualité, la correction vestimentaire, la toilette. Elle l’initiait à une prise en charge de l’environnement, à l’entretenir (on balayait tous les jours la cour). L’élève lui enseignait aussi des activités comme le micro-jardinage. Mieux, elle soignait l’enfant. Qui ne se rappelle pas des campagnes de vaccination de masse à l’aide d’injecteur à jet en forme de pistolet qui laissait le bras engourdi 24 ou 48 h durant ?
Cette vaccination contribuait fortement à la baisse de la mortalité chez des enfants qui n’avaient pas encore accès au Programme élargi de vaccination (Pev). Bref, c’était une école de la vie. Dans cette initiative « Nithe », l’histoire et l’exploitation de notre patrimoine culturel doivent occuper une place de choix afin de permettre à nos élèves d’être enracinés avant de s’ouvrir au reste du monde.